Et si on se mettait à la mécanique ?

Ce n’était à priori pas le but de notre séjour en Mongolie mais les événements nous ont plus ou moins contraint à nous intéresser fortement à ce domaine d’activité jusque-là fort méconnu !

Tout commence le premier jour de notre circuit de 16 jours ou, après plusieurs nids de poule (géante) pris à plein vitesse par notre jeune chauffeur (Zoko), un bruit suspect survient au niveau de la roue avant droite. Il s’agit à priori de la rotule de direction qui sera démontée, réparée à coup de marteau, re-lubrifiée et remontée au bord de la route, dans le vent et la poussière en 2h environ.

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Petite accalmie ensuite pendant quelques jours et c’est au lac Kövsgöl que les premiers signes de faiblesse de notre véhicule apparaissent avec une fuite au niveau du réservoir de liquide de refroidissement : pas grave dans cette région froide, le désert de Gobi en décidera autrement quelques jours plus tard… Nous perdons également une bague métallique au niveau du moyeu de la roue avant gauche : ce sera réparé avec du fil de fer. Nous venions juste de perdre, sans le savoir, la fonction 4×4 du véhicule !

Arrive alors le désert de Gobi et les vraies pannes (jusque là c’était l’échauffement…)
1er jour : double crevaison. La première est réparée sans souci par remplacement de la roue de secours. La seconde sera réparée par rustinage de la chambre à air, en plein désert et en pleine nuit. Tout cela nécessitera déjantage et rejantage du pneu à l’ancienne avec des démonte-pneu (amis cyclistes, vous disposez de toutes les compétences pour résoudre ce pb)

1er jour toujours : surchauffe moteur qui nécessite un arrêt au stand d’1h pour refaire le plein du réservoir avec de l’eau et colmater les fuites avec de la soudure à froid.
Truc et astuce concernant cette résolution : ne pas oublier de purger le circuit le soir pour éviter que tout ne gèle la nuit. Les joies du désert : trop chaud le jour, trop froid la nuit…
A ce moment on se dit tous que notre véhicule ne tient le coup qu’avec du fil de fer et de la patafix 😉

2ème jour : encore une crevaison. Heureusement la roue de secours avait été réparée aussi. Donc là ça devient un peu la routine : on sort le cric, on desserre les boulons, on monte la voiture, on change la roue, on ressert, on descend la voiture, on bloque les boulons et c’est reparti ! Pit-stop : moins de 10min

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3ème jour : que peut-il encore nous arriver ? Sur des pistes cassantes, quel organe de la voiture aurait déjà du hurler de douleur ? La suspension bien sur ! Ce fut donc le troisième jour que l’amortisseur avant droit nécessita une intervention avec changement d’une pièce dont on ignore encore la fonction.

Notre circuit de 16 jours s’achève le lendemain et on se dit franchement qu’on en a bavé sur les routes de Mongolie… C’était sans compter sur le fait qu’il faut toujours garder le meilleur pour la fin !

Trajet Oulan-Bator – Terejl pour notre séjour à cheval : traversée de rivière comme nous en avons déjà traversé beaucoup lors du circuit précédent. Zoko traverse la rivière au mauvais endroit et sur la rive opposée il n’y a pas de piste pour continuer. Au lieu de retraverser dans l’autre sens et de trouver le bon passage plus loin, notre fougueux chauffeur décide de remonter la rivière dans son lit. Résultat des courses : la hauteur d’eau devient trop importante, celle-ci immerge le moteur qui cale et nous voilà bloqués au milieu des eaux.
Contraint d’abandonner notre véhicule, nous nous jetons à l’eau (glacée) en caleçon avec sac sur la tête. Notre tablette, en cours de charge sur l’allume cigare restera 5min de trop dans la voiture, prendra l’eau sur la moitié de sa hauteur et décédera ce jour 🙁

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Comment se sortir d’une telle situation ? Très simple, à condition de disposer d’un moteur diesel et d’un téléphone portable.
Avec le téléphone : appeler de l’aide.
Avec le moteur diesel : il paraît que ça supporte beaucoup mieux la baignade qu’un moteur essence.
Concernant l’aide, il s’agira d’un camion 4×4 de type soviétique qui, démarré par un autre 4×4 de passage après avoir lui-même calé, sortira notre véhicule de l’eau.
Il suffit ensuite de démonter quelques filtres, laisser sécher une bonne heure et disposer d’un autre véhicule pour démarrer le notre dont la batterie s’est entièrement déchargée et le tour est joué après quelques jets d’eau grisâtres par le pot d’échappement !

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Alors voilà, pour nous, la Mongolie fût également un bon stage d’observation en mécanique, changer une roue n’a plus de secret même pour Emma et on se dit que pour que de belles aventures puissent encore arriver et surtout se poursuivre comme ce fût le cas à chaque fois pour nous, il ne faut surtout pas se presser à ce que les constructeurs de véritables 4×4 intègre trop d’électronique dans leurs véhicules !

3 thoughts on “Et si on se mettait à la mécanique ?

  1. Julie says:

    Quelle aventure!!!! (Dixit un film qu’on aime bien 😉 🙂 )
    Quand on voit la photo, on se demande pourquoi le chauffeur n’a pas décidé de faire demi tour avant!
    La photo de vous deux en slip, les sacs sur la tête dans une rivière glacée aurait valu le coup d’oeil 😉 🙂
    Comme quoi rien n’est perdu, à chaque mésaventure, son intérêt!!!!

  2. emmaetnico says:

    Quelle aventure comme tu dis petite sœur ! On s’en souviendra ! Ouais on va peut être même se reconvertir mais en France je suis pas sûre que ce soit un bon filon !

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